QUELQUE PART UNE MAISON (POÈME)

" On bâtit une maison solide, de dire Lao Tseu, mais sans ouvertures, elle est un cachot. De même, une ouverture limitée sur le monde rend prisonnier. Dépendamment des traces limitatives inévitables laissées par l’enfance, des fenêtres se ferment.
La problématique, de la dépression à la psychose, de l’allergie au cancer, sera fonction du degré de fermeture, de l’enlisement de l’existence, bref du manque d’ouverture sur le monde. Manque d’ouverture qui nous éloignera d’autant d’une capacité d’exister qui soit Présence. Pour paraphraser Victor Hugo, se fermer au monde c’est se barricader contre le possible lequel possible peut parfois nous sembler impossible. L’existence n’est-elle pas possible ? Si la psychose placarde les portes et fenêtres à jamais, la dépression quant à elle barre les portes et ferme les toiles et rideaux des fenêtres. Ouverture qui pourra cependant se transformer, positivement ou encore plus négativement, avec l’épreuve."
[Extrait du livre Liberté]

Voici un magnifique poème de Mme Isabelle Racicot, que l'on retrouve dans mon dernier livre Liberté.


Quelque part une maison

Autour de moi, des murs par d’autres érigés
Armure de paille, de bois ou de mortier
Une certitude couleur d’oraison
Il est quelque part une maison

C’est une prairie, une clairière, un champ de blé
Un drap d’étoiles chassant l’obscurité

Une niche, une hutte, une tanière
À l’abri des fauves et du froid de l’hiver

Là-bas cathédrale, château, forteresse
Horizon florilège de promesses

Pourtant, ces mêmes murs qui me protègent
Parfois m’empêchent d’avancer
C’est une cellule, un banc de parc, un cimetière
Une angoisse de vivre comme intime repaire

Dans un univers fait de l’unique et du même
Des murs s’élèvent, d’autres tombent et m’entraînent
Si seul, cherchant à me relever
Il y a ma maison défaite que je dois rénover






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