UN PODCAST



Et oui... j'aime écrire, mais j'aime aussi parler.

En compagnie de quelques collaborateurs, dont Yannick Jean, j'ai démarré un Podcast.

Vous pouvez donc m'entendre à partir de la page (officielle) du Podcast de Magelle Potvin (ou en téléchargeant l'application SoundCloud pour iPhone ou Android). À chaque publication, j'aviserai les gens sur ma page facebook et ici même sur ce blogue. Ce premier podcast (ou plutôt baladodiffusion) donne mes intentions, explique ce qu'est l'Existence humaine et donne quelques aspects pratiques.

J'espère que vous aurez autant de plaisir à l'écouter que nous en avons eu à le préparer.

Bonne écoute!

LE PAPE FRANÇOIS ET LE TERRORISME : UN OPPORTUNISME RELIGIEUX TENDANCIEUX




C’est initialement en lisant le dernier blogue de Richard Martineau que le sujet m’a d’abord intéressé. Mais ce qui m’a convaincu de produire cet écrit est la position du Pape François face au terrorisme. Lors de la traditionnelle bénédiction pascale urbi et orbi, le Pape François a invité les fidèles réunis à la Place Saint-Pierre de Rome en ces termes : « Avec les armes de l’amour, Dieu a vaincu l’égoïsme et la mort; son fils Jésus... lequel, par sa résurrection, a vaincu le mal et le péché... est la porte de la miséricorde grande ouverte à tous. »



Lorsque j’ai soutenu ma thèse de doctorat en théologie pratique, obtenue de l’Université de Montréal, ma directrice de doctorat a compris le point nodal de celle-ci à cette défense même, et ce, au grand dam de l’assistance. Je m’apprêtais à être docteur en théologie pratique, mais j’étais déjà, et aussi, philosophe et psychologue. D’abord, permettez-moi de clarifier de quoi il est question lorsque nous parlons de théologie pratique par rapport à biblique et dogmatique. La théologie pratique vise, à travers les Écritures, plus spécialement le Jésus historique comme il est dit, l’intégration de vérités existentielles intemporelles dans le quotidien de l’homme et de la femme de nos sociétés postmodernes. Le but de la théologie pratique est de guider la foi; la foi étant l’émergence d’un vécu réfléchi, d’un raffinement de l’esprit, de plus en plus vertueux, conduisant vers la Liberté, la Vérité, la Sagesse vers une existence qui soit Présence. Elle est un dépassement de soi par soi. Ainsi transformé, un tel être se tient prêt à accueillir et à aider son prochain à se transcender lui-même; ainsi se transmet la foi, soit de façon pragmatique et empirique, jamais par enseignement ni par adhésion.

AFFIRMATION 88

Selon Hegel, l’âme purifiée des impuretés de l’enfance est le fruit d’une évolution dialectique naturelle de l’esprit, au départ brute; l’âme se raffine.

AFFIRMATION 331

Ce n’est que lorsque cette possibilité de Liberté s’est réalisée que la Volonté, une volonté éclairée, advient.

Il importe également ici de clarifier sur la notion d’existence humaine. Toute existence humaine comporte trois dimensions inextricables en interrelation constante dans le temps : le spirituel ou l’immatériel, ce qu’il est convenu de nommer l’âme (les significations), le psychologique ou agitations de l’âme (les émotions) et le physique (les réactions corporelles). Ce que ma directrice de doctorat a compris ce soir de soutenance de ma thèse est le fait qu’il y a une quatrième dimension à toute existence: la dimension théologale. Une dimension résultant d’une existence vécue comme Présence. Or, une telle capacité de Présence est le fruit d’une existence dont l’âme a été purifiée, grâce à l’acquisition du mental, voire de la capacité de rationalisation, des limites illégitimement et inévitablement héritées de l’enfance. D’où le « quitte ton père, ta mère, tes frères, ta ville, ton village » de Jésus ainsi que le « retourner chez soi » des orientaux à comprendre non pas au plan physique, mais spirituel. Laquelle existence tend, dès lors, vers une vie de plus en plus vertueuse subordonnée à un choix délibératif éclairé portant sur le bien, le bon, le beau mettant ainsi fin au fait de subir les limites imposées de l’enfance.


Une existence ainsi libérée devient Présence et Liberté étant donné que l’âme, cette dimension spirituelle de l’existence, n’est plus assiégée par aucun affect négatif limitatif dans notre capacité à entrer en relation avec le Monde : êtres et choses. Bref à vivre la plénitude avec la multitude où la co-existence atteint son plus haut niveau d’être-avec-autrui et tend vers l’accueil inconditionnel de cet autre, vers la Vérité de l’Être. À noter que la présence, toujours limitative, qui précédait à l’accession à la Présence ne doit jamais être considérée en termes de culpabilité, mais uniquement au plan limitatif, les parents donnant toujours leur meilleur. Socrate et Heidegger d’affirmer : « ... qu’il n’y a pas d’existence manquée. » Les affects négatifs, eux, étant de l’ordre de la méfiance, de la peur, du doute, de la rancune, de la honte, du ressentiment, de la jalousie, de l’envie, de l’insécurité, de la culpabilité, etc. Ce faisant, comme le passé est garant de l’avenir, le temps étant vécu simultanément, le futur n’est plus, d’avance, potentiellement entaché par le passé : survient dès lors l’état de non-dualité.

AFFIRMATION 99

Lorsque passé et futur n’ont plus d’emprise limitative sur le présent il devient Présent : voilà la quatrième dimension.

AFFIRMATION 46

La Liberté consiste en un rendez-vous perpétuel avec le Présent.

C’est dans cette perspective qu’il faut comprendre le « péché originel » soit le péché de nos origines, une situation à laquelle nul n’échappe. Le mot péché signifiant ici le fait d’être « coupé de la lumière », cette lumière, lumière véritable, conséquente à une existence vécue comme Présence. L’étymologie du mot Dieu Dei ramenant à la fois à « briller » et « lumineux ». Incapable, de par notre naissance, la naissance étant subie, d’accéder naturellement et spontanément, à cette lumière véritable intrinsèque à la Présence, l’humain se perd dans toutes sortes de fuites, de lumières artificielles... y compris la religion, ce dans quoi Jésus ne s’est cependant pas perdu, car faut-il le rappeler, Jésus n’était pas un chrétien, le christianisme est apparu après sa mort. Jésus a peut-être vaincu le mal, mais son mal à lui, soit les traces limitatives que sa propre enfance avait laissées, personne n’y échappant. Pour contrecarrer ce fait ne le fit-on pas naître d’une conception virginale?

AFFIRMATION 77

Nous guérissons pour peu que nous nous séparons de notre enfance, d’ajouter Sénèque.

AFFIRMATION 286

Platon d’ajouter que la victoire sur soi-même est, de toutes les victoires, en même temps la première à réaliser et aussi la plus belle.

Tout le mal dont souffre l’humanité depuis 2000 ans témoigne de cet échec de Jésus. Le mal et le péché n’ont pas été éradiqués et ne le seront jamais, car si tel était le cas, nous ne serions pas à parler de terrorisme. Ce que Jésus a réussi, c’est son enseignement, se prédication, sa vie à lui... au prix de celle-ci d’ailleurs. Ni Jésus ni Mahomet n’ont réussi, disons universellement, à imposer leur vision du monde : « Ne vous faites pas d’image de moi », disait le Nazaréen. Affirmer que Jésus a vaincu le mal par sa résurrection c’est dénaturer les faits. Utiliser un tel langage c’est maintenir les gens dans l’obscurantisme. Combien de fidèles savent ce que signifie réellement résurrection? Péché? Très peu, car très peu ont suivi des cours d’exégèse, laquelle science consiste en l’étude approfondie et critique d’un texte, bref de le restituer dans son contexte historique. Jésus est bel et bien mort, ce qui a ressuscité de lui c’est sa vision du monde, toute une vision! C’est cette vision qui a été récupérée, utilisée par la religion pour asservir, pour dominer et ainsi rendre dépendant. C’est une conséquence de la dépendance de fausser les choix, d’éradiquer la capacité de décider par soi-même. Dieu n’est pas de l’ordre de la croyance, ni de la transcendance, il est à faire par notre Présence de même que c’est lui qui nous fait par cette Présence. Dieu est gestalt entre ma quête d’être-humain dans son apothéose qui rencontre cette même quête d’être chez mon « prochain » comme l’enseigne la parabole. Dans son fondement transcendantal, lequel mot veut dire « au-delà... qui n’a pas de réalité comme telle », la religion s’éloigne du monde de l’humain. Surtout si l’on considère que la « réalité » du monde de telle ou telle transcendance peut avoir comme finalité l’impossible, l’irrationnel, l’utopique, la folie.

AFFIRMATION 114

C’est une caractéristique possible de l’existence humaine, être là tout en étant ailleurs.

AFFIRMATION 330

Si nous voilons notre histoire, d’affirmer Jaspers, elle vient nous surprendre à notre insu.

Si la raison est utilisée en éloignant de la réalité concrète que le monde nous présente il y a lieu de se questionner. Certes, c’est un triste constat de voir tant de souffrance dans ce monde, mais comprenons que cela a été de toujours et sera pour toujours. Lorsque l’on demandait à Jésus : « C’est pour quand le Royaume des cieux? »... Il est déjà là et pas encore là ... nul ne connaît ni l’heure ni le jour. Le Royaume des cieux réfère à la notion d’espace, quant au Règne de Dieu, il réfère à la notion de temps d’où cette quatrième dimension, l’espace-temps, une existence vécue comme Présence ici, maintenant, où le temps est vécu comme éternité. Dire que Dieu, par son fils Jésus, est « la porte de la miséricorde grande ouverte à tous » dans un contexte où nombre d’humains sont ponctuellement sujets à la peur et à l’angoisse, frôle l’opportunisme religieux. La porte qui peut ouvrir à la dimension théologale est celle qui s’ouvre conséquemment lorsque l’épreuve, épreuve personnelle faut-il le préciser, surgit dans notre existence, dans notre vie à nous : la foi, véritable, s’acquiert et se transmet de façon empirique, jamais par adhésion. Ainsi, « ce n’est pas ceux qui disent Seigneur! Seigneur! qui seront sauvés ». Matthieu de dire : « ... mais étroite est la porte, resserré le chemin qui mènent à la vie et il y en a peu qui les trouvent ». Un opportunisme papal basé sur une vision utopique, idéaliste du monde. Certes le péché originel est universel, mais la résurrection est individuelle et potentiellement réalisable ici, maintenant, de notre vivant. Pourquoi? Parce que ressusciter signifie initialement « se relever » de quelque chose, au départ, qui a fait en sorte de nous faire éloigner de la Présence. Être ressuscité, en second lieu, c’est avoir intégré sa mort physique avant même qu’elle ne survienne, bref de nous être extirpé de notre condition de mort-vivant. Voilà de quelle situation nous pouvons ressusciter! Mes quelques kilos de fragments de poussière d’étoiles étant la suite de 13,7 milliards d’années de vécus ininterrompus, je n’ai donc jamais été mort, en quoi la mort peut-elle faire peur dès lors? Tout cela sans avoir désormais besoin d’adhérer à une religion quelle qu’elle soit parce que dans un tel contexte la quatrième dimension, dimension théologale, est atteinte. À bien des égards, François et moi pensons probablement la même chose sur la question théologique. Cependant, je n’ai pas besoin de m’identifier à une religion pour en parler. Qui plus est, c’est de façon empirique, par un accueil inconditionnel que je transmets la foi à mes patients. Comment? En tout premier lieu en les amenant à se faire confiance, et ce, en les faisant se libérer des traces limitatives héritées de l’enfance. Bref se vaincre soi-même avant de vaincre le Monde.

AFFIRMATION 42

L’éternité n’est pas infinité de la durée, mais une coïncidence absolue avec le monde, êtres et choses.

AFFIRMATION 352

La réponse pour l’accès à la Liberté n’est pas à chercher dans les livres, les sectes ou quelconque mouvement religieux, elle est en soi.

L'ENFANT (POÈME)



"L’ouverture que j’ai sur le monde, héritée de l’environnement propre à la période de la connaissance sensible (0-12 ans), est garante de ma manière actuelle d’être, d’exister, de me réaliser. Cet environnement est unique pour chacun. Quoiqu’il soit le meilleur quantitativement, il ne sera jamais l’idéal qualitativement. En conséquence, nous serons tous affectés à des degrés et dans des domaines différents. Ce que cet arbre a subi, nous ne le saurons jamais.
Peut-être a-t-il été piétiné par un animal ou un randonneur ayant dévié du sentier lorsqu’il n’avait que quelques centimètres. Malgré une certaine problématique lorsqu’il était petit, le milieu a quand même été favorable pour cet arbre. Plusieurs pays où famines et guerres sévissent sont à l’origine de graves problématiques : malnutrition, mortalité infantile, maladies diverses, viol, etc. Ainsi, plusieurs enfants de ce monde partent plus que perdants sur tous les plans. Si un arbre ne peut s’interroger sur ce qu’il a vécu, l’humain, parce qu’il n’est pas que substance, pas tous les humains faut-il le reconnaître, peut par contre se laisser questionner afin d’intégrer certains épisodes limitatifs de son enfance et ainsi changer le cours de son existence. Ayant compris cela et s’étant, par le fait même libéré, une telle personne se doit de faire tout ce qu’elle peut humainement afin, préventivement, d’aider les enfants, les adolescents et les parents de ce monde à accéder à plus de liberté, d’humanité."
[Extrait du livre Liberté]


Voici un magnifique poème de Mme Isabelle Racicot, que l'on retrouve dans mon dernier livre Liberté.


L'enfant

Le jour se lève,
L'enfant est au monde
De son espace, il se fait la sonde
Il crie, pleure, dort et respire
Ignorant le meilleur aussi bien que le pire

Tout entendre, tout découvrir
Les merles d’Amérique
Et les silences chaotiques
Les effluves de la mer
Les marées de poussière

Tout connaître, tout ressentir
Le velouté d’un baiser
Et la rudesse du brasier
Les délices d’Épicure
Le goût âcre de l’injure

Et puis le monde, à des rêves il aspire
Cherche le meilleur, parfois frôle le pire
Sans penser que l’enfant est le monde
L’univers entier dans une seule éponge 


ÉCOLOGIE; L’ILLUSION DE DAVID SUZUKI






AFFIRMATION 374

Pauvre on vit écologiquement; riche on pense écologiquement.


Dans Les Misérables, Victor Hugo donnait une excellente définition de l’écologie bien longtemps avant même que le mot existe : « On ne sait pas tout ce que certains êtres faibles, qui ont vieilli dans le dénuement et l’honnêteté, savent tirer d’un sou ». Pauvre on vit écologiquement ; riche on pense écologiquement. L’écologie, en cette période de mondialisation, prend beaucoup de place dans les sociétés postmodernes sans pour autant que ses défenseurs, parfois détracteurs, en connaissent les fondements spirituels cest-à-dire quant à la signification que celle-ci prend désormais dans nos sociétés postmodernes. Si les comportements de certains consommateurs en matière d’écologie sont parfois inconséquents, certains comportements d’écolos pour ne pas dire les « verts » comme certains les nomment, sont parfois franchement ridicules. Ce qu’il s’agit de mettre en place, ce sont des comportements responsables et durables sans sombrer dans le ridicule ; l’équilibre toujours l’équilibre, quoi ! Il ne faudrait pas qu’un ascétisme écologique se substitue à l’ascétisme religieux d’antan où, par exemple, il nous fallait être trois heures sans manger avant d’aller communier. Si ce que je prétends, à savoir que l’écologie serait la nouvelle religion des sociétés riches, cela se pourrait bien. L’unique religion à s’imposer parce qu’elle touche la planète, sa survie.
Tout comme la mort nous touche personnellement, l’écologie nous rejoint individuellement, mais aussi collectivement. Plus de corps, plus d’existence, plus de planète, plus de vie. Toutes les formes de vie existantes partagent une relative vulnérabilité face à la mort plus particulièrement face à la mort de la planète. L’écologie offre une potentialité de réponse à une unification du genre humain dans sa recherche à vouloir s’organiser sur une base universelle. La conférence mondiale de Paris de décembre 2015, COP21, en témoigne. L’écologie, on le sait, oriente son amour sur tout ce qui vit : mers, forêts, animaux, bref la planète entière, et ce, dans l’un de ses aspects qu’est la récupération, jusqu’à aimer au point de faire « revivre », par amour, ce qui, entendons-nous, n’avait initialement pas de vie : détritus, canettes, verre, etc. alors qu’il n’y a pas si longtemps on proclamait : « Aimez votre prochain », bref l’amour concernait cet autre qui m’est proche et pourtant si différent. Les questions que nous sommes en droit de nous poser : est-ce que ces biens recyclés peuvent réellement être considérés comme « des progrès » ? Compensent-ils, de façon durable, les pertes définitives en capital naturel ? Assurément non. Le constat d’échec de David Suzuki est sans appel : « Le mouvement environnemental a échoué. »

AFFIRMATION 363

L’évolution de l’espèce humaine semble se faire au détriment de l’être.


Cependant, le discours écologique des sociétés riches, parfois très fallacieux, a assurément moins d’emprise dans certaines régions du monde qui, pour la première fois, en se développant industriellement, peuvent accéder à certains biens que l’on juge, nous, citoyens des sociétés postmodernes, polluants. Le problème est d’autant amplifié du fait qu’une grande majorité de ces peuples de pays moins développés, par le biais des communications, peuvent voir toute cette consommation à laquelle ils pourraient accéder. En attente depuis des décennies, sinon des millénaires, de combler certains besoins primaires, ils n’ont que faire denotre morale écologique s’apparentant au temps des croisades et de l’évangélisation des Amérindiens de la Nouvelle-France par les Jésuites. Considérant leur pauvreté extrême en certains cas, leur mode de vie a toujours été plus qu’écologique. Le problème tient également des sociétés postmodernes capitalistes riches. Croire à l’irréversibilité de leur dépendance à la consommation plus que démesurée est peut-être utopique. Il ne s’agit pas ici d’être idéaliste ni fataliste, mais d’être réaliste. Paraphrasant Rousseau, je dirais, certes nos sociétés postmodernes se sont débarrassées de l’esclavage, mais à bien y penser, c’est nous qui sommes rendus esclaves de notre dépendance à la consommation de biens non durables, en général, y compris celle du capital naturel en certaines circonstances vitales pour certains groupes de travailleurs, voire certaines populations. Par exemple, dans ma région, le SaguenayLac-Saint-Jean, la coupe forestière est vitale pour la survie de nombreux travailleurs et de leur famille. Force est de constater à quel point il est difficile, entre deux entités privées que sont Résolu et Greenpeace, de concilier des objectifs parfois tout aussi louables d’un côté comme de l’autre.

En conséquence, penser que la survie de la planète dépend d’une entente signée, même mondialement, laisse songeur. La Fondation David Suzuki s’y est consacrée depuis 50 ans et pourtant! La possibilité de sauver la planète Terre en développant concrètement une écologie basée sur un développement durable dans toutes les sphères d’activités a autant de chances de réussir que l’irréversibilité de notre dépendance à la consommation, tant au niveau de biens non durables que du capital naturel, c’est-à-dire assez peu. À moins, cependant, qu’il y ait un réveil-choc de notre jeunesse. La force des réseaux sociaux dont elle dispose étant sans égal pourrait peut-être, je dis bien peut-être, changer l’ordre des choses. Encore faudrait-il que l’action, action cohérente, concrète, s’ajuste à la force de communication de ces réseaux. De même, la Déclaration du Capital naturel, juin 2012, permet un certain espoir. Le capital naturel fait référence aux ressources telles que minéraux, animaux, air, pétrole de la biosphère terrestre, vus comme moyens de production de biens et services écologiques : production d’oxygène, épuration naturelle de l’eau, prévention de l’érosion, pollinisation des cultures, et même fourniture de services récréatifs, y compris les « services de beauté des paysages ». Le capital naturel constitue une approche d’estimation de la valeur d’un écosystème, une alternative à la vue plus traditionnelle selon laquelle la nature et la vie non humaine constituent des ressources naturelles passives sans production propre : le capital naturel s’adjoint donc au terme de capital productif. Le capital naturel, expression apparue pour la première fois en 1973 dans Small is beautiful d’Ernst Friedrich Schumaker, devrait donc, selon les experts en ce domaine, être ajouté aux piliers économique et social lorsqu’il est question de calculer le PIB d’un pays si l’on cherche à prendre en compte des objectifs de développement durable, voire écologique.


La Terre est notre demeure et écologie du grec Eikos signifie « maison ». L’existence humaine est co-existence et la science qui s’intéresse aux rapports de l’humain avec le monde, êtres et choses, est l’ontologie. Si l’ontologie porte sur l’interaction des humains entre eux, l’écologie, quant à elle, porte sur l’interaction de ces mêmes humains, mais avec leur milieu, leur maison qu’est la Terre. C’est une évidence, selon moi, que cet intérêt pour l’écologie est, sous l’un de ses aspects, et ce, en grande partie, en lien avec la disparition, chez les bien nantis et les jeunes héritiers de nos sociétés postmodernes, de tous les subterfuges usuels concernant l’après-vie. L’ontologie se meurt parce que nous avons tué l’être en l’humain. Il semble bien que l’écologie, comme nouvelle détermination constitutive de l’humain, qui plus est constituée d’un humain atrophié de son être, veuille s’imposer comme substitut à l’ontologie. Le problème face à l’écologie n’est donc ni technologique ni éthique, mais ontologique.


AFFIRMATION 375

L’ontologie se meurt Parce que nous avons tué l’être en l’humain.

En conséquence, l’écologie n’a, à long terme, que peu de chances de s’imposer parce qu’elle aurait besoin, pour ce faire, de l’ontologie, de l’être en l’humain. L’écologie, comme religion du XXIe siècle, est peut-être une réponse planétaire symbolique, réponse contemporaine, tant recherchée de tout temps par tous les humains de toutes les cultures, à cette quête d’immortalité. Dans cette perspective, je dirais que l’écologie serait une tentative de réponse cosmique à cette quête en ce sens qu’elle vise à maintenir l’ordre du Cosmos. Le mot Cosmos ne signifie-t-il pas « ordre » au sens étymologique? L’univers n’a pas besoin de nous, de même qu’il n’est pas là pour nous. Dans un monde, monde hautement scientifique faut-il le rappeler, où les subterfuges pour esquiver la mort sont de plus en plus inopérants (résurrection, réincarnation, etc.), à tort ou à raison, le mythe d’immortalité devient de plus en plus oppressant. Dans ce contexte, les bacs de récupération déposés hebdomadairement le long des rues m’apparaissent un rituel pour célébrer ce nouveau mythe d’immortalité en émergence avec l’écologie et où Internet est devenu la Bible des sociétés postmodernes. Autant de tristes rituels pour se donner l’impression d’exister pleinement, d’être full présent, comme il est dit, et pour longtemps : rituels de consommation dits festifs afin de célébrer un mythe, le mythe « d’éternité » sous- tendu par l’cologie. Peu de gens semblent avoir compris que l’Écologie est parce que la Consommation est. Tout comme les religions précédentes, l’Écologie confirme notre vision, encore là, anthropologique et réductionniste, parce que l’homo sapiens, la Terre, le Soleil auront une fin.


AFFIRMATION 362

Telle est la fonction du rite, ramener à la mémoire collective un mythe en lien avec un temps immémorial,ici le mythe d’immortalité.

AFFIRMATION 378

Le nihilisme, selon Heidegger, est la négation de toute véridicité et de toute valeur à la civilisation. Des expressions passagères d’un vivant.

On ne peut ici qu’être en accord avec la position d’Heidegger quant à l’inefficacité symbolique de notre Culture. Selon moi, l’une des actions les plus bénéfiques en ce qui concerne l’environnement serait que la masse des gens de toutes les sociétés postmodernes, de même que ceux qui rêvent à le devenir, accèdent au même moment à une existence sage et mature vécue comme Présence. Ainsi, la fuite, la sublimation, la compensation que constitue la consommation effrénée, pire ennemi de l’écologie, voire de la planète et de l’humain, réelle ou simplement espérée, dans tous les domaines de nos existences diminuerait d’autant. Je ne parlerais pas ici d’une « simplicité volontaire préhistorique », mais plutôt de vivre en harmonie avec la Nature. Référant au constat d’échec du mouvement écologique, Suzuki parle d’une « déconnexion » entre l’humain et son environnement. Mais voilà ! Que la masse des humains de la planète adhère en même temps à une telle philosophie de vie écologique me semble utopique. Toutes les philosophies des valeurs, du christianisme au marxisme, ont échoué.


AFFIRMATION 376

Le problème face à l’écologie n’est donc ni technologique ni éthique, mais ontologique.

Une société, c’est une entité et une entité, ça n’a pas d’âme ni de conscience, ça ne peut donc pas réfléchir, seuls ses membres le peuvent, chacun à son heure, jamais tous en même temps, assurément pas en démocratie non plus d’ailleurs dans les dictatures où les renversements sont juste plus radicaux et plus spontanés. Tout comme la science une société est sans conscience. L’écologie permettra, un tant soit peu, de se donner bonne conscience tout en procurant, voire en recréant un pseudo-mythe d’immortalité face à notre mort personnelle incontournable, à court terme, collective probable à moyen terme et galactique à long terme. L’erreur de Suzuki serait-elle d’avoir négligé l’anthropocentrisme de l’humain, sa cupidité au détriment de son environnement, sa demeure la Terre? L’erreur de Greenpeace ne serait-elle pas, quant à elle, d’oublier que la survie financière de certains groupes de travailleurs et de leur descendance se doit d’être comblée ici maintenant, pas dans une autre vie? Au plan cosmique, notre existence n’a peut-être aucune importance, mais pour le temps que nous passons sur cette Terre, il nous faut lui donner un sens quel que soit ce sens: surconsommation illusoire de biens matériels ou simple consommation du capital naturel pour survivre. 

LA PSYCHOLOGIE QUÉBÉCOISE, APRÈS JEANNETTE, CORNEAU ET MAILLOUX



Photo: Radio-Canada

Le récent passage de Mme Jeannette Bertrand à Tout le monde en parle en a interpellé plusieurs. D’abord, tous sont unanimes à l’effet que Mme Bertrand a fait beaucoup pour le Québec. Historiquement, elle a été la pionnière. Elle a tracé la voie à la libéralisation de la dimension psychologique de notre vécu, tant pour les femmes que pour les hommes. Il semble bien, qu’au plan médiatique, il n’y ait désormais que sur elle que le Québec puisse se rabattre lorsqu’il est question de vulgariser la psychologie. En fouillant sur Internet, je me suis rendu compte que je n’étais pas le seul toutefois à être choqué par ses récentes prises de position.
M. Denis Fortier dit, avec justesse, que nombre de professionnels, dont je suis en tant que professeur en psychologie de niveau universitaire, peuvent en savoir passablement sur le fait « d’être vieux », à tout le moins sur « le devenir vieux », sans pour autant l’être. Hassan Serraji de nous rappeler ce que Mme Bertrand déclarait : « Je n’ai pas besoin de science, ni de preuves tangibles pour étayer ce que je crois fermement être la vérité. Je me fie à mon instinct et à mon cœur! » C’est connu, il y a une énorme différence entre savoir discursif et savoir expérientiel, mais je me dois de rappeler que Mme Bertrand ne possédait ni l’un ni l’autre lorsqu’elle parlait d’homosexualité, de SIDA et bientôt de bisexualité : croire n’est pas savoir. Des gens ont longtemps cru que la Terre était plate et pourtant! À tout le moins, nous, professionnels dans notre champ de compétence réciproque, avons au moins une partie de la solution : le savoir discursif. À ce compte, nous pouvons plus que simplement « parler pour parler ». Dans sa plus récente entrevue, Mme Bertrand dira : « Je veux susciter une réflexion chez les gens qui vont vieillir ». Que pensez-vous que j’enseigne à mes étudiants dans mon cours Psychologie du développement de l’adulte donné à l’Université du Québec à Chicoutimi, sans oublier tous ces patients rendus à cette étape de la vie que je reçois en thérapie? Vous avez été, Mme Bertrand, d’une compétence incomparable à diriger une armée de comédiens talentueux, et ce, dans différentes dramatiques. Vous avez parlé haut et fort de l’homosexualité, du SIDA sans pourtant n’avoir jamais été ni sidatique ni homosexuelle. Pourtant vous reconnaissez avoir aidé – et vous l’avez fait, madame – nombre de Québécois. Enfin, dire que les résidences de personnes âgées « ghettoïsent les aînés », c’est généraliser un peu fort. Certes nous devons faire, collectivement, tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter que nos aînés vivent la « ghettoïsation ». Cependant, ce ne sont pas tous les aînés qui ont les moyens de se payer appartement ou condo dans une luxueuse tour d’habitation d’un centre-ville. Sur la question de l’argent, vous portez l’odieux de dire : « De l’argent j’en ai. » Ce ne sont pas tous les aînés non plus qui peuvent compter sur des enfants pour trouver un minimum de sécurité, laquelle s’accentue, vous êtes à même de le savoir, avec le « devenir vieux ». Certaines personnes y sont très heureuses dans ces « ghettos » comme d’autres sont très malheureuses dans leur tour d’habitation : le fait d’être heureux ne tient pas à un lieu physique, il est en soi, madame. Chose que vous devriez savoir plus que quiconque. Mais avec l’erreur de la Charte des valeurs, votre généralisation sur la « ghettoïsation », et votre prétention à détenir la vérité absolue sur « l’être vieux » – parce que vous, vous êtes vieille – je me dois de vous rappeler que, sans être nullement arrogante ni impolie, ce que vous n’avez jamais été, vous faites un brin dans l’impertinence Mme Bertrand. Il y a des moments où il faut savoir se taire afin de ne pas faire ombrage sur l’immense héritage que l’on veut et qu’on peut laisser derrière soi.

AFFIRMATION 204

Le silence est un mode de la parole.


AFFIRMATION 85

La pire ignorance étant celle qui s’ignore; une telle ignorance est illusion.

Il y a eu par la suite M. Guy Corneau, reconnu largement en dehors du Québec pour ses écrits. D’abord, il y a son association avec son maître et guide spirituel, M. Pierre Lessard. Pierre Lessard, celui-là même qui fait parler l’esprit d’un aristocrate français ayant vécu il y a 250 ans. En tant que psychologue membre d’un ordre professionnel, de semblables amalgames sont inadmissibles : spiritisme et spiritualité sont deux choses. Toute existence humaine comporte trois dimensions inextricables en interrelation constante dans le temps : le spirituel ou l’immatériel, ce qu’il est convenu de nommer l’âme (les significations), le psychologique ou agitations de l’âme (les émotions) et le physique (les réactions corporelles). Je suis psychologue, mais également philosophe et théologien et en aucun cas ni dans aucun écrit, on approche la spiritualité du spiritisme, ce dernier faisant plutôt dans l’ésotérisme. Plus encore, le sixième objectif de ce que je nommerais leur « retraite fermée » se lit ainsi : « Possibilité de faire des choix cohérents par rapport à la suite de sa vie ». Guy Corneau a été père pour la première fois à 60 ans. Il dira, concernant l’arrivée de cet enfant : « Je n’avais pas prévu ça, mais la mère de l’enfant voulait absolument le garder, je ne m’y suis pas opposé. » Ce qui m’interpelle davantage ici c’est le fait, qu’aux yeux de son psychiatre, il aurait été difficile pour lui d’élever un enfant une trentaine d’années plus tôt et Guy Corneau d’ajouter : « Je voulais gagner ma vie, j’avais beaucoup d’ambition professionnelle et je voyageais souvent en Europe pour mon travail... je me serais senti tiraillé entre mon enfant et mon travail... C’est même mieux qu’un père impulsif trop centré sur sa carrière. » Nous serions en droit de nous questionner ici sur le moyen de contraception utilisé dans ce couple, car tel que Guy Corneau l’affirme lui-même, il n’était pas prévu cet enfant. À supposer que la contraception n’y soit pour rien et que cet enfant ait été planifié, alors là je ne comprends pas. Guy Corneau était-il cohérent avec ce qu’il prêche à sa « retraite fermée »? En second lieu, être père à 60 ans comporte des risques énormes pour l’enfant. Tout cela sans compter, à moins que mes calculs soient erronés, que Guy Corneau était en rémission d’un très grave cancer de stade IV en acceptant, peut-être en planifiant, la paternité. Risques aux plans physique et psychologique certes, mais également au plan filial, dans la relation ultérieure père/fils sur laquelle l’enfant doit pouvoir compter ce qui, plus que quiconque, il est à même de savoir. C’est là que se joue toute la responsabilité de la paternité. À preuve, Guy Corneau dira : « En fin de journée, je tire la patte et j’ai simplement hâte d’aller me coucher». On peut certes vouloir consciemment un enfant dans ces conditions, mais il est permis de se questionner à savoir si c’est là un vouloir éclairé lequel implique un choix délibératif entre deux options au lieu d’être le fruit de la contrainte. Comportement plutôt questionnable de la part de celui-là même qui a écrit Père manquant fils manqué, des comportements s’apparentant à l’incohérence, selon moi. À moins que cet enfant ait été conçu pour combler ce vide existentiel qu’il a souvent souligné lui permettant ainsi de trouver l’amour véritable. Ce qui relèverait d’un égocentrisme odieux.

AFFIRMATION 83

Il y a donc vouloir éclairé et vouloir non-éclairé. Le vouloir éclairé implique une capacité de délibération.


AFFIRMATION 93

Avoir un enfant, c’est s’assurer une certaine pérennité, c’est combattre, dans une certaine mesure, l’angoisse existentielle ou angoisse de mort.

AFFIRMATION 8

Les fuites équivalent à « lécher du miel sur le fil d’un rasoir ».

Enfin, nous avons eu droit au Doc Mailloux. Certes très brillant lui aussi, mais dont la façon de faire relevait plutôt du caricatural, du grotesque, voire du clownesque. La façon d’utiliser son talent de la sorte laisse songeur. Ceux qui ont lu mon précédent blogue sur Gaétan Barrette comprendront mon allusion quant au fait d’être brillant et d’être intelligent. Le Doc Mailloux, quant à lui, c’est l’indécence même. L’indécence étant le caractère de ce qui choque par son côté ostentatoire, voire son manque de discrétion jusqu’à se mettre son ordre professionnel à dos... recherchant, consciemment ou non, la victimisation. Le messager allait tout prendre l’attention au détriment du message qui aurait pu être très enrichissant.

AFFIRMATION 227

Il y a ce que la vie nous donne, mais il y a également ce que l’on va en faire.


AFFIRMATION 229

Les passions et les émotions auront parfois longtemps le dessus sur la raison.


Voilà le portrait actuel de nos représentants médiatiques en ce qui a trait à la psychologie au Québec. Consulter en thérapie est un indice de santé mentale encore faudrait-il que ceux qui représentent cet art médical soient pertinents, cohérents et décents, bref qu’ils soient des guides, des repères irréprochables en quelque sorte. Il y a trois interdits fondateurs à toute société : le meurtre, l’inceste et le mensonge. Or, le mensonge est en lien direct avec la notion de parole, voire au fait de s’exprimer. Sans être mensongère et je précise, cela parfois non volontairement et non consciemment, une parole qui manque de pertinence, de cohérence et de décence n’est pas le gage d’un dialogue qui se veut fondamentalement authentique, voire de l’ordre de la véracité, d’où seront tirés le sens et, ultimement, l’action. Quelle sorte de Québec psychologique voulons-nous pour ceux qui comptent sur notre savoir et notre expérience en ce domaine? Ne devrions-nous pas être des maîtres? Pour ce faire, ne faudrait-il pas que ces maîtres aient accédé à la Sagesse avant la notoriété, car il semble bien que la notoriété ne soit pas, implicitement, garante de la Sagesse. Mais voilà! Les gens Sages ne recherchent pas la notoriété et demeurent dans l’ombre, derrière les projecteurs.

QUELQUE PART UNE MAISON (POÈME)

" On bâtit une maison solide, de dire Lao Tseu, mais sans ouvertures, elle est un cachot. De même, une ouverture limitée sur le monde rend prisonnier. Dépendamment des traces limitatives inévitables laissées par l’enfance, des fenêtres se ferment.
La problématique, de la dépression à la psychose, de l’allergie au cancer, sera fonction du degré de fermeture, de l’enlisement de l’existence, bref du manque d’ouverture sur le monde. Manque d’ouverture qui nous éloignera d’autant d’une capacité d’exister qui soit Présence. Pour paraphraser Victor Hugo, se fermer au monde c’est se barricader contre le possible lequel possible peut parfois nous sembler impossible. L’existence n’est-elle pas possible ? Si la psychose placarde les portes et fenêtres à jamais, la dépression quant à elle barre les portes et ferme les toiles et rideaux des fenêtres. Ouverture qui pourra cependant se transformer, positivement ou encore plus négativement, avec l’épreuve."
[Extrait du livre Liberté]

Voici un magnifique poème de Mme Isabelle Racicot, que l'on retrouve dans mon dernier livre Liberté.


Quelque part une maison

Autour de moi, des murs par d’autres érigés
Armure de paille, de bois ou de mortier
Une certitude couleur d’oraison
Il est quelque part une maison

C’est une prairie, une clairière, un champ de blé
Un drap d’étoiles chassant l’obscurité

Une niche, une hutte, une tanière
À l’abri des fauves et du froid de l’hiver

Là-bas cathédrale, château, forteresse
Horizon florilège de promesses

Pourtant, ces mêmes murs qui me protègent
Parfois m’empêchent d’avancer
C’est une cellule, un banc de parc, un cimetière
Une angoisse de vivre comme intime repaire

Dans un univers fait de l’unique et du même
Des murs s’élèvent, d’autres tombent et m’entraînent
Si seul, cherchant à me relever
Il y a ma maison défaite que je dois rénover






GAÉTAN BARRETTE : POLITICIEN OU POLICHINELLE?

Photo: Radio- Canada

Après avoir entendu Gaétan Barrette à l’émission Tout le monde en parle, le spectacle m’est apparu tellement pitoyable que je me suis senti obligé de réagir. Je tiens à préciser que mon point de vue ne vise aucunement ici la problématique homme/femme, voire Barrette/Lamarre. On le sait, les Québécois sont friands d’humoristes lesquels font malheureusement trop souvent dans le burlesque vulgaire gratuit que dans l’humour véritable. À tout le moins si l’on n’aime pas nos humoristes on n’est pas tenus de payer pour aller les écouter. Mais lorsqu’il s’agit d’un ministre de l’Assemblée nationale payé à plus de 155 000 $ par année à même nos impôts, cela m’agace.
Le comble, « la virulence est la marque de commerce de la politique », d’ajouter Gaétan Barrette, quelle tristesse! De là le fait qu’il cautionne sa position de ne pas s’excuser à partir du comportement d’un confrère, Pierre-Karl Péladeau. À ce compte, je dirais, pour paraphraser Dante, « qu’en politique le plus idiot règne en maître au Royaume des idiots ». Ce n’est pas parce qu’un mal est endémique qu’il n’existe plus. Pire, se servir d’un tel prétexte démontre le peu de capacité, et de désir, à vouloir changer l’ordre des choses. Force est de constater que pour Gaétan Barrette et certains de ses semblables, c’est peut-être là l’occasion rêvée pour se réaliser, pour s’équilibrer à la mesure de leurs carences personnelles, de leur manque d’intelligence. Danny Turcotte a bien tenté de lui faire reconnaître qu’un comportement semblable, endossé par le premier ministre par surcroît, était incohérent de la part de ceux-là même qui votaient des lois contre l’intimidation, mais en vain.

AFFIRMATION 69

Une âme convaincue de son ignorance se vautre sans scrupule dans celle-ci comme un porc, d’ajouter Platon.

Pour se sortir de son impasse, rien de mieux que de créer la diversion. Ainsi, il rappelle ses difficultés financières professionnelles, où il a dû opérer à perte, et ce, conséquemment aux décisions du gouvernement de l’époque : le Parti québécois... le tout sans faire comme certains – allusion à Pierre-Karl Péladeau – d’avoir dû décréter un lock-out. En tout premier lieu, faudrait-il que nous soit démontré qu’il a opéré à perte? Même si cela était vrai, je pense que sa somptueuse prime de 1,2 millions de dollars reçue de son Ordre professionnel a grandement suffi à couvrir ses pertes, si pertes il y a eu. « Irrelevant », dira avec raison Guy A. Lepage. Évidemment ce ne sont pas tous les politiciens qui s’identifient à Gaétan Barrette. Il y a dans tout parti politique des politiciens de cet acabit. En conséquence, je demeure tout aussi virulent pour quiconque se comporte de la sorte. Cependant, force est de constater qu’un premier ministre qui tolère de tels agissements de la part d’un de ses ministres nous autorise à nous questionner sur les fondements qui soutiennent ce parti. Laisser aller son ministre défendre l’indéfendable à la télévision d’État devant un public avisé – on n’était quand même pas à Juste pour rire – frôle le surréalisme.

AFFIRMATION 213

La vertu est un choix, un désir délibératif volontaire découlant d’une Sagesse pratique impliquant expérience et réflexion critique.

AFFIRMATION 97

Sénèque de nous rappeler que si la raison est utilisée en nuisant, voire en éloignant de la Vérité l’humain est pire que l’animal qui n’en a pas.


Selon moi, il y a une énorme différence entre quelqu’un de brillant et ce que j’ai juste nommé comme l’intelligence. L’érudition est le propre de quelqu’un qui sait beaucoup de choses et qui possède une grande facilité en ce qui concerne la pensée dite rationnelle. Généralement, on dit de cette personne qu’elle est brillante. C’est là le propre de l’érudition : une accumulation de connaissances que permet la physiologie de certains cerveaux, un talent en quelque sorte. L’intelligence est autre chose. Elle est la résultante de ma façon de m’entendre en toute sagesse avec le monde, comment je réagis, comment je m’approprie cette relation avec le monde quant à l’utilisation de ce talent et faut-il le rappeler, où la parole, parole sensée, sera l’articulation de cette relation. L’intelligence est une compréhension pragmatique, c’est-à-dire à partir de l’expérience et non à partir d’un savoir discursif, ce qui relève de l’érudition. Elle implique relation, réflexion, compréhension, interprétation et articulation de l’expérience vécue dans une visée de plus en plus vertueuse. Elle émerge d’une volonté éclairée, d’une capacité délibérative de choisir orientée vers le beau, le bien, le bon.

Lorsque quelqu’un s’exprime d’une façon déconcertante, ne dit-on pas : « c’est intelligent, c’est à propos ce qu’elle dit. » Or, m’approprier c’est également apprendre, accroître, tirer des enseignements, des acquisitions de ma relation au monde. Il n’est donc pas besoin d’être brillant pour être intelligent, mais on peut cependant être brillant sans nécessairement être intelligent. On peut être ni l’un ni l’autre comme on peut être les deux à la fois. Pour bien camper cette différence, je vais vous donner quelques noms afin de vous laisser aller au jeu suivant. À la lecture de chacun des noms, répondez : « brillant et intelligent », « brillant ou intelligent », « brillant mais pas nécessairement intelligent », « intelligent mais pas nécessairement brillant » ou « ni l’un ni l’autre » : Sylvio Berlusconi (ex-président, Italie), Julie Payette (astronaute, Canada), Barack Obama (président, États-Unis), Michel Louvain (chanteur, Québec), Martin Luther King (pasteur, États-Unis), ConradBlack (financier, Angleterre), Dominique Strauss-Kahn (ex-président du FMI, France), Nelson Mandela (homme politique d’Afrique du Sud), Gaétan Barrette (ministre de la Santé, Québec). L’argent peut parfois, malheureusement, se substituer à tout cela. On pourrait dire, sans se tromper, que le fait d’être brillant est ontique, physique, car il s’adresse à l’étant. Alors que l’intelligence relève, elle, de l’ontologique parce qu’elle concerne un certain rapport de sens touchant nos relations, celle de l’existant dont l’existence avec le monde, plus précisément ici avec l’autre : l’existence étant co-existence. Gaétan Barrette vient démontrer à quel point cette ontologie se meurt dans notre société parce que de tels comportements dissocient l’être de l’être-humain.
AFFIRMATION 97 Sénèque de nous rappeler que si la raison est utilisée en nuisant, voire en éloignant de la Vérité l’humain est pire que l’animal qui n’en a pas.
Or, la loi dharmique, laquelle a son équivalent dans toutes les cultures, promulgue ceci : chacun de nous a un talent et il a le devoir d’utiliser ce dernier pour le bénéfice du plus grand nombre et dont la seule finalité est l’extase spirituelle. Pour être en harmonie avec cette loi, MM. Couillard et Barrette devraient retourner à la médecine, là où leurs talents ont le plus de chance d’être bénéfiques pour la société québécoise, ce qui ne fait aucun doute dans mon esprit. Chose peu probable cependant lorsque la finalité recherchée n’est pas l’extase spirituelle, mais la notoriété ou l’argent.

Transire benefaciendo

En terminant, permettez-moi de vous rappeler que Polichinelle parlait à qui voulait l’entendre – imaginez si Tout le monde en parle avait été opérationnel au 17e siècle – en plus d’être menteur et parfois cruel. Mais Gaétan Barrette avait Tout le monde en parle pour se mettre la corde au cou, incroyable de manquer de jugement à ce point! Les excuses de Gaétan Barrette : trop peu, trop tard et juste politically correct. Des excuses exigées de partout sauf de lui-même. À cet égard, Michel David, Martine Biron et Vincent Marissal partagent mon point de vue. Avec la responsabilité du poste qu’il occupe il n’y a rien de noble à voir dans de telles excuses. Ce qui est noble est plutôt le contraire, de ne jamais avoir à devoir s’excuser. Or, ceci exige la coïncidence du fait d’être brillant et en même temps d’être intelligent. Ce n’est pas d’excuses auxquelles nous avons droit, mais de leur démission : celle de Gaétan Barrette et de Philippe Couillard. À bien y penser, Philippe Couillard a peut-être vu là une incroyable occasion de se défaire d’un boulet. Sinon, reprenant Dante, il est, lui « le maître suprême des idiots dans le Royaume des idiots ». Nous avons le droit d’exiger comme citoyens ce que nous voulons pour nous représenter à l’Assemblée nationale, à moins de ne pas être plus intelligents qu’ils ne le sont. En conformité avec mon exposé, vous comprendrez que, selon moi, Michel Louvain est de loin plus intelligent que Gaétan Barrette.


**Les Affirmations du texte sont tirées du livre Liberté de Magella Potvin.

AIDE À MOURIR OU AIDE À POURSUIVRE?




Le présent blogue ne vise pas à considérer l’aide à mourir au plan légal non plus au plan moral. La question me sert de prétexte pour apporter certaines clarifications personnelles sur la mort afin de faire réfléchir mes lecteurs sur les fondements de ce débat. Même si la mort est de plus en plus banalisée dans nos sociétés postmodernes, à preuve des rituels de plus en plus expéditifs, elle n’en demeure pas moins d’une importance sans équivalent, et ce, simplement parce que personne n’échappera au rendez-vous qu’elle lui fixe. L’humain est, de loin, l’être le plus conscient de sa mort, voire du fait que son temps est compté. L’existence humaine est marquée par la temporalité certes, mais surtout par sa finitude. Ainsi, l’humain est l’être le plus temporel dû à son caractère passager : au Canada en moyenne 78 ans pour l’homme et 82 ans pour la femme.
Si vous désirez savoir l’année probable de votre décès ajoutez 82 ans à votre année de naissance si vous êtes une femme et 78 ans si vous êtes un homme. Je suis convaincu que plusieurs d’entre vous serez quelque peu perturbés par cette addition en apparence banale. Étant inéluctable, nous sommes donc possédés par la mort; elle nous habite depuis notre naissance, de là l’angoisse qu’elle suscite : angoisse existentielle, angoisse de mort. Angoisse dont peu d’êtres s’échappent. Pourquoi? La première erreur anthropologique est en lien avec l’âge chronologique que nous nous donnons, par exemple avoir 50 ans. L’existence humaine terrestre se manifestant pour chacun de nous, est une séquence de vécus ininterrompue depuis 13,7 milliards d’années : 1026 atomes de poussière d’étoiles, fragments du Big Bang en expansion! Ce qui revient à dire que notre âge véritable est de 13,7 milliards d’années plus quelques poussières. Nos cellules, dès notre procréation, savent que l’humain naissant que nous sommes est voué à la mort; la mort est inscrite dans notre génétique. D’où l’insécurité maximale, insécurité ontologique vécue à la naissance, en ce sens que seul l’humain est dépendant et vulnérable comme il l’est. De là également l’angoisse de mort vécue de façon maximale pour le nourrisson. Parce que le nourrisson n’a pas le choix de « s’appuyer sur » la mère (R. LAING, M. KLEIN, J. BOWLBY), et ce, de façon prioritaire et fondamentale parce qu’ayant été en relation symbiotique avec elle durant les neuf mois qu’ont duré la grossesse : sa survie en dépend. La deuxième erreur anthropologique, et non la moindre, est l’incapacité même de penser au fait que si nous n’avons jamais été mort pourquoi décéder physiquement devrait-il mettre fin à ce voyage cosmique débuté il y a 13,7 milliards d’années? Il me semble évident que plus le nombre de liens signifiants est important (parents, enfants, petits-enfants, amis, engagements professionnels et sociétaux et parfois matériels) plus l’épreuve de la mort, annoncée ou simplement anticipée, peut angoisser. Troisième erreur anthropologique : incapable de dépasser l’angoisse intrinsèque de sa propre mort, l’humain a sombré dans toutes sortes de fuites illusoires afin d’édulcorer cette inescapable angoisse dont religions et philosophies ont largement abusée avec leurs promesses de résurrection, de réincarnation.

AFFIRMATION 213

Ainsi plus nous sommes dépendants et plus nous risquons d’être éprouvés, donc de souffrir.

AFFIRMATION 64

En conséquence, le corps est un ami de voyage.

AFFIRMATION 8
Les fuites équivalent à « lécher du miel sur le fil d’un rasoir ».

Toutes ces illusoires croyances avaient un objectif commun : atténuer l’angoisse relative à la mort. Force est de constater que l’objectif véritable était plutôt de profiter de la vulnérabilité humaine et de dominer la grande majorité de l’humanité. Comme elles ont de moins en moins d’emprise dans nos sociétés postmodernes, l’effet soporifique qu’elles exerçaient face à l’angoisse de mort s’est dissout, mais cette angoisse resurgit comme jamais parce que l’on continue et l’on continuera à mourir. Il n’y a pas une journée où les médias n’ont pas de tragédies mortelles à annoncer, voire à nous montrer. Mais voilà! La mort est omniprésente comme jamais, mais nous n’avons plus de subterfuges pour esquiver son angoisse. Dans un blogue à venir sur l’Écologie, je démontrerai à quel point celle-ci cherche à s’imposer comme nouvelle Religion. Or, l’écologie est indissociable de cette autre religion qu’est la Consommation, elle-même à l’origine du problème écologique. Nous avons été esclaves de la religion, cela nous était réconfortant, mais nous voilà esclaves de la Consommation et de l’Écologie : ersatz et fausses panacées. Autant de tristes rituels pour se donner l’impression d’exister pleinement, d’être full présent, comme il est dit, et pour longtemps : rituels de consommation dits festifs afin de célébrer un mythe, le mythe « d’éternité » sous-tendu par l’Écologie. Peu de gens semblent avoir compris que l’Écologie est parce que la Consommation est. Tout comme les religions précédentes, l’Écologie confirme notre vision, encore là, anthropologique et réductionniste, parce que l’homo sapiens, la Terre, le Soleil auront une fin. Le Cosmos n’a pas besoin de nous, de même qu’il n’est pas là pour nous.

AFFIRMATION 172

Nous soumettant à ses volontés et lubies, pour ne pas dire niaiseries la consommation fait de nous l’esclave des temps modernes.

AFFIRMATION 151

Le rapport à la mort est devenu, pour une forte majorité, un stress chronique qui s’ajoute et surpasse tous les autres stress de nos sociétés postmodernes.

AFFIRMATION 48

« Aucun être ne peut se dissoudre dans le néant, l’éternité vit dans le tout ».

Les sages-femmes ont connu leur lot d’embûches avant d’être acceptées en ce qui a trait à « L’Aide à naître ». Pourtant l’objectif était plus que louable : alléger la douleur – à distinguer de souffrance – de la mère et de l’enfant à naître pour faire « accoucher la vie » le plus naturellement possible avec tous les avantages naturels que cela comporte. Il semble bien que l’Aide à mourir soit tout aussi problématique que l’Aide à naître. On ne naît pas seul alors pourquoi devrait-on mourir seul dans la douleur? Peut-être que si les médecins, avec l’appui de la communauté, comprenaient qu’ils ne viennent pas à l’encontre de leur serment en faisant « accoucher la mort », bref en aidant quelqu’un à poursuivre son voyage cosmique, que tout ce débat n’aurait pas sa raison d’être. À cause de notre anthropocentrisme la mort angoisse. La meilleure façon de mettre fin à cette angoisse de mort est de la fixer. Comment? En changeant notre échelle d’observation et en reconnaissant notre provenance, notre histoire, notre passé cosmique. À cet égard, je partage entièrement le point de vue d’un des plus grands physiciens contemporains, David Bohm (DAVID BOHM), à savoir que toute matière appartient à l’ordre impliqué où toutes les choses sont vivantes. Matière d’une durée de vie éternelle dont l’électron en constitue l’Âme en quelque sorte. Matière inscrite dans un holomouvement où l’énergie est entièrement concentrée dans la momentanéité de chaque instant. Ainsi, de conclure Bohm, « ce que nous appelons mort est une abstraction ».

AFFIRMATION 348

Qui plus est, sortir ainsi de son histoire, de son passé, en le niant, nous fait tomber dans le néant, conclut Jaspers.

AFFIRMATION 356

Nous retournerons, après notre mort, deux kilos de poussières d’étoiles au Cosmos lesquels participeront à notre Immortalité cosmique.

AFFIRMATION 383

Il s’agit que l’extase de notre existence soit en Gestalt c’est-à-dire qu’elle prenne forme avec le Cosmos en expansion.

La Liberté de premier degré advient après s’être libéré des limites héritées de l’enfance. Ces limites sont ontologiques, c'est-à-dire en lien avec notre obligation d’avoir à être avec les êtres et les choses du monde. La Liberté de second degré quant à elle, découle d’une prise de conscience que le temps tel que nous le concevons est une illusion anthropologique pour esquiver l’angoisse existentielle, angoisse de mort parce que seul l’humain est conscient comme il l’est que sa mort est inéluctable et que son avenir, comme humain, est sans avenir. Somme toute, il s’agit de se libérer du début de notre existence (mort du système parental-ontologique) et de sa fin (mort physique personnelle – ontique); mort et vie ne font qu’un. Notre âge, à chacun de nous, est de 13,7 milliards d’années. Notre corps est un vaisseau cosmique de 1026 atomes de poussières d’étoiles nous ayant permis de nous illusionner quelques décennies. En mourant, nous retournerons deux kilos de poussières d’étoiles à leur origine pour l’éternité, car ce qui a une vie éternelle voire perpétuelle c’est, nous l’avons déjà dit, l’électron. J’espère que la vue d’un ciel étoilé saura désormais vous être réconfortante et apaisante en pensant que le voyage cosmique se poursuit et qu’il vous reste encore bien des coins du Cosmos à visiter, par exemple, la galaxie d’Andromède située à 2,5 millions d’années-lumière de la Terre, à moins d’en provenir. Par comparaison, le Soleil de notre galaxie est situé à 8 minutes-lumière de la Terre.


**Les Affirmations du texte sont tirées du livre Liberté de Magella Potvin.

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